Il y a un peu plus d’un mois, le 19 juillet, Ioulia et Guillaume Alamy-Syroïd, jeunes mariés, ont commencé leur périple sur les flots. dans leur kayak aux couleurs de l’Ukraine. Leur projet assez particulier, est né d’un rêve de suivre le parcours de navigation d’autrefois de la tchaîka cosaque “Presviata Pokrova”.
Un peu d’histoire de “Presviata Pokrova” :
En 1991, l’année de l’indépendance d’Ukraine, le pari audacieux des patriotes de Lviv de construire un bateau, comme celui des cosaques zaporogues, a été tenu. La tchaïka “Presviata Pokrova” a été bâtie et son formidable périple naval a eu lieu. Le projet de faire le tour de l’Europe, qui a duré plusieures années, a été accompli avec succès. Les couleurs de l’Ukraine ont fièrement pris place dans des événements maritimes de taille, connus dans le monde entier, aussi bien, en Bretagne que sur la Côte d’Azur, et l’incroyable aventure humaine de l’équipage de la tchaïka continue toujours.
Mais qui sont ces voyageurs-kayakistes ? Les Alamy-Syroïd sont les gens libres et
heureux, amoureux de tout cœur de l’Ukraine et de l’âme cosaque.
Ioulia, charmante épouse, de Kyiv (Ukraine) a eu l’occasion de rencontrer l’équipage de la tchaïka “Presviata Pokrova” et admirer le bateau en 2009, à Lorient, lors du Festival de la Culture Celte.
Guillaume, son époux, n’est pas à son premier défi sportif : ce voyageur français a parcouru, à vélo, la distance d’à peu près 10 000 km, entre la France et la capitale ukrainienne. Il a été présent pendant la Révolution de dignité, sur le Maïdan de Kyiv, avec la courageuse jeunesse ukrainienne et y a fait un discours de soutien.
Guillaume aurait souhaité continuer son voyage à vélo, pour faire le tour du monde, avec, sur le guidon, les drapeaux de l’Ukraine, de la France et de l’Europe. Sauf que le pays-agresseur qui a d’abord annexé la Crimée et ensuite, a déclenché la guerre dans le Donbass, a refusé de lui délivrer le visa. Donc, Guillaume Alamy, le Français a fait le choix de rester vivre en Ukraine.
Au début, le couple franco-ukrainien s’est fixé un défi sportif de taille, car la tchaïka “Presviata Pokrova” a parcouru près de 16000 milles nautiques de navigation, soit 25000 km,. Il a fallu donc, ajuster un peu leur trajet qui a commencé à Orléat, ville en Auvergne, où habitent les parents de Guillaume.
Ioulia nous raconte via Facebook :
“Le projet de notre voyage à changé: on a descendu la Dore (petite rivière dans le Massif Central en Auvergne), on a rejoint l’Allier vers la ville de Nevers et après on a pris la Loire avec tous ses châteaux jusqu’à Saint-Nazaire où on a rejoint l’Océan Atlantique. “
Tout le monde peut suivre l’aventure du couple de kayakistes franco-ukrainien en “likant” leur page Facebook Kayak2Kozazk.
“Le parcours qui reste à faire: remonter par la mer jusqu’en Belgique, redescendre par les canaux jusqu’à Paris, Montargis, Orléans, redescendre sur Saint-Nazaire, reprendre l’Océan et les mers pour revenir à Kyiv. (Espagne, Italie, Grèce etc) en longeant les côtes. Puis, pour boucler le tour d’Europe, on planifie de reprendre les canaux de Roumanie jusqu’à Amsterdam, d’où on revient vers Paris.
On prévoit 1,5-2 ans (de voyage) pour l’instant. On a déjà fait environ 1 000 km sur environ 22 000 km.”, – rajoute Ioulia.
Le voyage se fait en kayak gonflable, très stable sur la rivière et la mer.
“On a aussi une voile, un panneau solaire et tout l’équipement nécessaire pour les 4 saisons”, explique Ioulia.
Les voyageurs naviguent le long des côtes pour pouvoir communiquer, faire des rencontres et nouer des contacts. Le couple parle à ceux qu’il rencontre, de la Tchaïka et de l’Ukraine.
“D’habitude quand les gens voient les drapeaux sur le bateau chargé des bagages ils s’étonnent et s’ approchent. Il y a ceux qui reconnaissent l’Ukraine dans le drapeau et sont plutôt gênés par l’attitude passive de la France devant le conflit en Ukraine (Crimée, Donbass). ..
Par rapport à l’Ukraine l’attitude est toujours plutôt positive, on a rencontré 2 ukrainiens à Saint-Nazaire qui travaillent au plus grand chantier naval et leurs premières paroles furent: « Слава Україні » (“Gloire à l’Ukraine” ndlr ) , ils étaient heureux de nous retrouver
Dans un camping, on a rencontré une famille française très ouverte qui a adopté 2 orphelins ukrainiens qui sont fiers d’avoir les racines ukrainiennes et qui se sont jetés à notre cou”,-me raconte Ioulia..
Comme ça, on profite à chaque fois d’expliquer la vraie situation et de communiquer sur le bateau des cosaques exceptionnel, en Bretagne, certains le connaissent déjà et sont fiers de le constater. On les redirige sur la page Save Tchaïka et on explique que chacun peut contribuer pour sauver le bateau.”
Ainsi, depuis le 19 juillet, Ioulia et Guillaume naviguent en kayak par les rivières et en mer. Le drapeau jaune et bleu flotte fièrement sur leur petite embarcation, en faisant connaître l’Ukraine, qui, cette année a reçu un accueil particulièrement chaleureux en Bretagne.
On ne peut que de tout coeur souhaiter bon vent et belle aventure réussie à Ioulia et Guillaume.!
Propos recueillis par Viktoria Mait, grand merci à Ioulia d’avoir répondu par écrit à mes quelques questions. Photos : Kayak2Kozak
Article du Télégramme : « Chajka. Un kayak pour aider la galère »
Article d’Ouest France : Le tour d’Europe en kayak d’un couple franco-ukrainien
1 réponse to “Aventure Kayak2Kozak de couple Alamy-Syroïd”
2016-09-01
Aventure Kayak2Kozak de couple Alamy-Syroïd | En jaune et bleu[…] Article initialement publié sur Inform Napalm France […]