La récente fuite de données provenant des courriels piratés de l’homme de main de Poutine, Alexandre Babakov, a mis en lumière les efforts du Kremlin pour promouvoir ses intérêts en France et ses liens avec les politiciens français, en particulier avec Marine Le Pen.
Depuis 2012, Alexandre Babakov est le « représentant spécial » de Vladimir Poutine chargé des relations avec les organisations russes à l’étranger, ce qui fait de lui l’un des hommes clés des réseaux d’influence du Kremlin en Europe.
La correspondance de Babakov montre qu’il était chargé d’organiser des visites d’hommes politiques français et des négociations avec de hauts fonctionnaires russes. Babakov a été l’homme clé des discussions entre le Front national de Le Pen et le Kremlin sur le prêt russe au parti d’extrême-droite français en 2014.
Cette information a été révélée en 2017 dans l’enquête journalistique du média français Mediapart.fr. Et aujourd’hui, la fuite des courriels de Babakov apporte des détails plus excitants et expose les liaisons brûlantes entre Le Pen et Babakov lui-même.
Mme Le Pen a demandé à Babakov d’organiser une rencontre avec le chef des espions russes
Dans une lettre, visible dans les courriels divulgués, la dirigeante de l’extrême-droite française, Marine Le Pen, écrit à Babakov pour lui demander de l’aide. Mme Le Pen demande, en qualité de membre du Parlement européen, à rencontrer Sergueï Narychkine, l’un des plus proches alliés de Poutine et actuel chef des services d’espionnage russes.
« Cher Alexandre Mikhaïlovitch,
Veuillez trouver ci-joint une copie de la lettre envoyée le 25 mars 2015 par M. Jean-Luc Schaffhauser et mon collègue Ludovic de Danne à M. Sergueï Narychkine, président de la Douma d’État, demandant à le rencontrer en mon nom. Je vous demande, cher Alexandre Mikhaïlovitch, de nous aider, comme vous l’avez fait la dernière fois, à organiser cette rencontre et toutes celles que vous jugerez utiles. Je vous renouvelle ma sympathie et mon amitié chaleureuse pour tout ce que vous faites pour nous et vous remercie par avance de votre aide précieuse.
Marine Le Pen ».
Sergueï Narychkine est le directeur des services de renseignement extérieur de la Russie depuis 2016. Auparavant, il a été président de la Douma d’État (2011-2016) et chef de cabinet au Kremlin. Il a également été président de la Commission pour la vérité historique (une institution de propagande chargée de déformer l’histoire dans les livres pour plaire au régime).
Narychkine a étudié à l’École supérieure du KGB de Moscou pendant deux ans dans la section française. Il a été sanctionné par les États-Unis et le Royaume-Uni en 2014 suite à l’annexion de la Crimée par Moscou et la guerre russo-ukrainienne. Apparemment, Marine Le Pen avait des sujets à discuter avec lui.
Babakov a organisé des réunions pour Le Pen et Schaffhauser avec des hauts fonctionnaires du Kremlin
Alexandre Babakov a organisé une réunion pour Le Pen avec des hauts fonctionnaires du Kremlin et avec Poutine. Il a en outre envoyé à Marine Le Pen une lettre d’invitation officielle.
« Chère Madame Le Pen,
Je voudrais vous inviter, ainsi que le député européen Jean-Luc Schaffhauser, à vous rendre à Moscou du 24 au 26 mai pour des réunions et des entretiens.
Alexandre Babakov ».
Comme le rapporte Mediapart, Marine Le Pen aurait rencontré Babakov lors d’un voyage confidentiel en Russie en février 2014, à l’occasion des discussions pour le premier emprunt russe. Le parcours d’Alexandre Babakov est plutôt celui d’un oligarque proche du Kremlin qui jongle avec plusieurs casquettes, mêlant politique internationale et affaires.
Babakov a supervisé les projets et les réseaux du Kremlin visant à étendre l’influence politique et culturelle russe en Europe, et notamment en France.
Dans ses courriels, il évoque régulièrement les liens avec Mme Le Pen, estimant qu’à travers elle, Moscou peut promouvoir son agenda politique en France et sur la scène européenne, principalement en ce qui concerne l’annexion des territoires ukrainiens.
Babakov recevait des rapports du département de la coopération avec les organisations de compatriotes à l’étranger du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et ils discutaient ensemble de la situation en France.
« La situation actuelle dans l’arène internationale, d’une part, se caractérise par des actions clairement antirusses de la part des dirigeants de plusieurs pays étrangers, et d’autre part, par le fait que de nombreuses personnalités politiques, publiques et des représentants de la communauté des affaires ne sont pas d’accord avec cette position. Les dirigeants des structures loyales à la Russie ont à plusieurs reprises exprimé leur souhait de renforcer et d’élargir la coopération face à la pression continue des sanctions. Par exemple, le 26 mai dernier, lors d’une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, Marine Le Pen, présidente du parti Front national, a proposé aux dirigeants russes de former un groupe de représentants de cercles politiques et publics faisant autorité. Les relations avec nos sympathisants sont souvent informelles, personnelles et sensibles, ce qui nécessite d’éviter les mécanismes habituels d’interaction avec l’État, y compris les mécanismes diplomatiques ».
La Russie a payé le voyage Paris-Moscou du politicien français d’extrême-droite Jean-Luc Schaffhauser
Sans surprise, le Kremlin a payé les billets pour les voyages Paris-Moscou d’hommes politiques français du Front national (extrême-droite), notamment l’eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser.
Anna Kucherevskaya, conseillère au département de la coopération internationale de la Douma d’État, a envoyé une lettre à Vadim Konovalov, député de la Douma d’État, au sujet du paiement d’un « billet d’avion à un Français » par la partie russe.
« Cher Vadim Viktorovitch,
Conformément à l’accord, je vous envoie la facture que vous a remise le conseiller de Marine Le Pen pour les affaires internationales, l’eurodéputé E. Chauprade, pour le paiement de son billet d’avion Paris-Moscou-Paris. Il a également laissé le numéro de téléphone de son assistante russophone, Tamara Volokhova, en cas de questions.
Anna Kucherevskaya ».
Une assistante de Chauprade, Tamara Volokhova, a envoyé à M. Babakov des factures pour payer des billets d’avion Paris-Moscou-Paris pour l’invité français.
Tamara Volokhova a également reçu la confirmation de Babakov que les fonds pour les billets des invités français avaient été transférés. En outre, Babakov a reçu les coordonnées bancaires du Front national, mais le courrier électronique de Babakov devait contenir davantage d’informations sur le transfert de fonds vers ce compte.
Les liens de Babakov avec des journalistes français pour étendre l’influence russe en France
Pour mettre en évidence les opinions prorusses et les liens entre l’extrême-droite française et Moscou, il n’y a pas que Russia Today et Sputnik, mais aussi des journalistes français très loyaux. Les courriels de Babakov en fournissent d’ailleurs la preuve.
Il y a notamment des demandes d’interview de Raphaël Tresanini, un journaliste de Canal+. Dans sa lettre, le journaliste écrit que le prêt accordé par la banque russe au parti de Marine Le Pen visait à « soutenir les valeurs traditionnelles de la France ».
« Cher Alexandre Mikhaïlovitch,
Je vous prie de participer à un projet spécial de Canal+, diffusé tous les lundis en France. Il s’agit d’un documentaire d’une heure sur la politique étrangère du Front national. Récemment, la position du parti de Marine Le Pen s’est considérablement renforcée, grâce au soutien tangible des entreprises russes. En particulier, la First Czech-Russian Bank a accordé un prêt important pour soutenir les valeurs traditionnelles de la France. Nous savons que le Front national vous doit une grande partie de ce prêt. Nous aimerions discuter des perspectives de la coopération franco-russe et de son importance pour vous. Nous serons à Moscou au début du mois de mars et sommes prêts à enregistrer une interview avec vous au moment qui vous conviendra le mieux. Nous vous remercions de votre réponse.
Cordialement, Raphaël Tresanini ».
Nous n’avons pas trouvé de reportage sur Babakov sur Canal+. Cependant, les courriels piratés de Babakov ont révélé ses efforts pour prendre le contrôle des médias en Europe afin de diffuser la propagande du Kremlin et de renforcer l’influence russe.
Babakov a aidé Mme Le Pen à organiser une rencontre avec M. Poutine et à obtenir un prêt russe
Marine Le Pen a rencontré le dictateur russe Vladimir Poutine en mars 2017 à Moscou. Poutine a affirmé qu’il ne cherchait pas à influencer les élections présidentielles françaises, mais qu’il avait rencontré Mme Le Pen parce qu’elle représentait un « élément en croissance rapide » dans la politique européenne.
Marine Le Pen a appelé à lever les sanctions de l’UE contre la Russie, estimant qu’elles étaient « contre-productives ». Elle a également déclaré que l’annexion de la Crimée par la Russie n’était pas illégale. Ces déclarations vont dans le sens de la propagande russe et des intérêts de Moscou, tout en contredisant le droit international. Ces déclarations ont aidé le Kremlin à légitimer l’annexion illégale de la Crimée dans le discours politique sur la scène internationale.
Comme le montrent les courriels et une précédente enquête de Mediapart, le financement russe de Marine Le Pen était organisé autour d’Alexandre Babakov, conseiller de Poutine et représentant spécial du président pour la coopération avec les organisations de compatriotes à l’étranger. Des courriels ont montré l’ingérence politique de deux lobbyistes russes.
Schaffhauser et Babakov : une combinaison parfaite pour organiser le financement de l’extrême-droite française
Le Front national a reçu un prêt de la First Czech-Russian Bank en septembre 2014. Selon des informations obtenues par Re:Baltica et Mediapart.fr, Marine Le Pen a reçu 9 millions d’euros d’une banque russe en échange de son soutien à la politique russe à l’égard de l’Ukraine.
Dans les coulisses des emprunts russes du Front national, un réseau s’est mis en place avec ses intermédiaires et ses structures opaques pour aider le parti de Marine Le Pen à obtenir des millions d’euros et à dissimuler l’origine de ces fonds. À la base de ce scénario, le rôle déterminant joué par Alexandre Babakov, chargé des relations avec les organisations « patriotiques » russes à l’étranger.
Entre 2014 et 2016, Babakov et ses proches ont mis le Front national en contact avec trois banques russes aux profils douteux lors de réunions à Paris et à Genève. Selon Mediapart, Jean-Luc Schaffhauser et Alexandre Babakov ont servi d’intermédiaires en 2014 pour obtenir un prêt de la First Czech-Russian Bank pour le Front national.
Côté français, les opérations étaient supervisées par Jean-Luc Schaffhauser, député européen et membre de l’équipe de campagne de Marine Le Pen, comme le montrent les courriels de Babakov. Sa fondation a reçu des fonds des îles Vierges britanniques via une société au Luxembourg.
Selon Mediapart, le parquet financier français a ouvert une enquête préliminaire sur Schaffhauser en février 2016 après avoir reçu des informations de la cellule antiblanchiment du ministère français des Finances, Tracfin. Les autorités judiciaires tentent d’établir l’origine des fonds de M. Schaffhauser. En 2014, il a admis publiquement avoir reçu 140 000 euros de la First Czech-Russian Bank pour ses services d’intermédiaire.
Mais l’affaire a aussi une solide dimension politique : plusieurs échanges de courriels ont révélé que des intermédiaires russes ont conseillé Jean-Luc Schaffhauser dans plusieurs de ses discours au Parlement européen, montrant ainsi l’influence pro-Poutine derrière le financement russe du Front national.
Selon Mediapart, Schaffhauser et Babakov se sont rencontrés à Genève le 17 mars 2016 pour discuter d’autres plans permettant au Front national d’obtenir des prêts auprès d’autres banques russes. Mediapart cite un fragment de courriel de Schaffhauser datant de juillet 2014, deux mois avant la réception du prêt, dans lequel il écrit que « Marine est prête à envoyer une déclaration à Reuters » sur la situation en Ukraine. Le destinataire de la lettre était Alexander Vorobyov, qui, selon le journal, a également obtenu de l’argent de la banque russe. M. Vorobyov a proposé à l’eurodéputé un modèle de déclaration sur la situation en Ukraine que Mme Le Pen devait utiliser. Selon le journal, Mme Le Pen n’a pas envoyé cette déclaration par la suite.
Le patriotisme de Babakov et ses liens avec la France ont plusieurs dimensions. Comme l’ont révélé les médias français, il possède des propriétés en France – un château à 37 km de Versailles et un appartement à Paris – enregistrées au nom de sa femme et ses enfants.
Schaffhauser est le partenaire idéal de Babakov à Paris. Il connaît les moyens d’obtenir des fonds de Moscou. Selon les informations obtenues par Re:Baltica et Mediapart.fr, en 2014 et 2015, la fondation Spencerdale a versé 250 000 euros au think tank Académie européenne, dont Schaffhauser est l’un des fondateurs, via la société East-West Communication Group enregistrée au Luxembourg.
L’Académie européenne a joué un rôle central dans la recherche de financement du Front national en 2014. Le 29 juin de cette année-là, Jean-Luc Schaffhauser a convoqué une réunion du conseil d’administration de cette « fondation » à son domicile de Strasbourg. À l’ordre du jour : l’admission de deux Russes à l’Académie européenne, Mikhail Plisyuk et Alexander Vorobyev. Tous deux sont des personnalités influentes, proches de l’armée. Ils dirigent l’Institut d’études sur l’intégration internationale, rattaché à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire intergouvernementale en Eurasie composée de six États post-soviétiques : Arménie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan, Russie et Tadjikistan.
- Schaffhauser, qui n’a jamais caché ses opinions favorables à la coopération avec la Russie de M. Poutine et qui a été l’un des politiciens internationaux à légitimer le soi-disant référendum de la Crimée permettant à celle-ci de rejoindre la Russie en 2014, a admis précédemment qu’il avait reçu 140 000 euros pour organiser le précédent prêt au Front national de la part de la Russie par l’intermédiaire d’une société luxembourgeoise qu’il a refusé de nommer.
Le parti de Mme Le Pen doit encore rembourser à la société russe Aviazapchast le prêt accordé
Le prêt russe au Front national français était-il en partie un cadeau ? Le désormais « Rassemblement national » de la candidate à la présidence française Marine Le Pen a reçu un prêt de 9 millions d’euros de la First Russian-Czech Bank en 2014. Cependant, la banque a fait faillite et cette dette a été transférée à l’entreprise qui lui a succédé, Aviazapchast, une entreprise publique russe qui assure l’entretien des avions russes à l’étranger. La dette du parti d’extrême-droite français a donc été rachetée par Aviazapchast par le biais d’intermédiaires et est toujours en cours de remboursement.
Selon le Wall Street Journal, le parti de Mme Le Pen doit rembourser environ 12 millions d’euros à la société russe. En 2020, Aviazapchast est tombée sous le coup de sanctions américaines non sectorielles pour des ventes d’armes à la Corée du Nord, à l’Iran et à la Syrie. Dans le même temps, la société a intenté une action en justice contre le parti de Mme Le Pen afin de recouvrer les dettes liées au prêt de la First Russian-Czech Bank. L’affaire s’est terminée par un règlement à l’amiable, en vertu duquel le Rassemblement national doit effectuer des paiements d’ici décembre 2028.
Toutefois, Marine Le Pen a rejeté les accusations selon lesquelles l’emprunt russe aurait influencé ses opinions ou ses activités. La présidente du Rassemblement national l’a déclaré lors d’une audition sur l’ingérence étrangère à l’Assemblée nationale en juin 2023. Le Rassemblement national avait initié l’audition de Marine Le Pen sur l’ingérence étrangère à la fin de l’année 2022 pour tenter de mettre fin aux accusations selon lesquelles il serait un agent de l’influence russe en France.
Marine Le Pen a cautionné l’agression de Poutine contre l’Ukraine
Marine Le Pen est à la tête du parti d’extrême-droite Front national (Rassemblement national à partir de 2018) depuis 2004 et elle était membre du Parlement européen au moment de la correspondance. En 2017 et 2022, elle s’est inclinée deux fois au second tour de l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron.
Cependant, le fait qu’une politicienne aux opinions anti-européennes et aux liens douteux avec les sbires du dictateur Poutine parvienne à se hisser au second tour des élections présidentielles est effrayant.
Début 2017, la candidate prorusse Marine Le Pen avait qualifié les sanctions antirusses « d’absolument ridicules ». Mme Le Pen avait promis de reconnaître la Crimée comme faisant partie de la Russie si elle remportait la présidence, car elle ne considère pas l’annexion de la Crimée comme illégale. Elle avait également ajouté qu’elle ne voyait aucune raison de douter de la légitimité du référendum organisé dans la péninsule. Après le déclenchement par la Russie d’une guerre à grande échelle et l’invasion de l’Ukraine, Mme Le Pen a modifié sa rhétorique. Toutefois, son discours a favorisé le Kremlin, car Mme Le Pen s’est toujours opposée à la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Babakov est le superviseur des efforts hybrides de la Russie pour étendre son influence en France par le biais d’associations russes
Le travail de Babakov sur la diffusion de l’influence russe en France ne s’est pas limité à Mme Le Pen et au Front national. Il s’occupait de la supervision des organisations russes. Des lettres du département pour la coopération avec les organisations de compatriotes à l’étranger du ministère des Affaires étrangères montrent que Babakov et le régime de Poutine ont essayé de promouvoir les opinions de Moscou en Europe en utilisant des associations de ressortissants russes, y compris en France. Le Kremlin utilise la culture russe comme un outil et une plateforme pour promouvoir sa propagande au service de ses intérêts géopolitiques.
L’une des lettres parle des « activités de la Fondation Russkiy Mir dans le soutien aux compatriotes en 2015-2016 ».
« En 2015-2016, la Fondation a poursuivi ses objectifs de promotion de la langue russe, qui est le trésor national de la Russie et un élément important de la culture russe et mondiale, et de soutien aux programmes d’étude de la langue russe à l’étranger. La Fondation met en œuvre ses projets dans plus de 100 pays et entretient des contacts avec les partenaires officiels de 5 000 organisations et institutions sur tous les continents. Parmi les partenaires étrangers de la Fondation figurent des universités et des établissements d’enseignement de premier plan, des institutions culturelles, des bibliothèques, des musées, des organisations et associations à but non lucratif, des sociétés d’amitié avec la Fédération de Russie et des amateurs de la langue et de la culture russes, des associations professionnelles et des associations, ainsi que des organisations de compatriotes russes.
« Dans le contexte des guerres de sanctions imposées à la Russie, la Fondation est devenue plus active en utilisant son statut d’organisation non gouvernementale à but non lucratif pour informer les publics étrangers de l’état réel des choses et de la politique de la Russie, pour soutenir l’espace russophone et réunir tous les amis de la Russie à l’étranger. »
L’ampleur des activités menées par Moscou pour créer un réseau d’organisations russes et prorusses dans le monde entier est impressionnante.
« Créée en 2015 pour populariser la langue et la culture russes, la société de télévision et de radio ‘Russky Mir’ (Le monde russe) n’a cessé d’élargir sa gamme de diffusion. En 2016, la station de radio ‘Russky Mir’ a commencé à diffuser des programmes avec l’aide de partenaires russophones sur des fréquences FM aux États-Unis (Houston, station de radio russophone ‘We are from Texas’), au Canada (Toronto, station de radio russophone ‘Megapolis Toronto’) et en Lettonie (Riga, station de radio russophone ‘PIK 100 FM’). »
« En 2015, 5 nouveaux centres russes ont été ouverts : à Berlin, en Allemagne ; à Grenade, en Espagne ; à Almaty, au Kazakhstan ; à Kamchia, en Bulgarie ; à Salzbourg, en Autriche. En outre, le cabinet du monde russe de l’association ‘Let’s Cognize Eurasia’ à Vérone, en Italie, a été transformé en Centre russe. Fin mars, le Centre russe de Macao, en Chine, a rouvert ses portes sur un nouveau site – l’Université de Macao. En 2016, trois centres russes ont été ouverts: à Bratislava (Slovaquie), Barcelone (Espagne) et Tokyo (Japon). Actuellement, il existe 107 centres russes dans 46 pays. »
Une autre lettre informe Babakov « SUR LA SITUATION DES COMPATRIOTES RUSSES EN FRANCE ».
« Il existe environ 80 000 de nos compatriotes en France, dont plus de 30 000 sont des citoyens de la Fédération de Russie. Un nombre important de petites et moyennes entreprises actives en France ont été fondées et sont dirigées par des représentants des différentes vagues de l’émigration russe. »
« Les activités de l’association ‘Dialogue franco-russe’ atteignent une nouvelle dimension. Cette organisation, qui regroupe les principaux représentants des entreprises des deux pays et d’éminentes personnalités scientifiques, publiques et culturelles (y compris de nos compatriotes), a pour mission de contribuer au développement des liens bilatéraux, tant dans le domaine économique que dans celui de la société civile. La direction de l’association prend des mesures actives pour accroître de manière significative l’efficacité des activités du Dialogue. Les plus actifs à cet égard sont l’Association européenne de Saint-Vladimir, l’organisation ‘Espoir-Est’, l’Union des russophones de France, la Croix-Rouge russe et d’autres encore. »
« Dans le domaine de la coopération des jeunes entre organisations compatriotes, les liens les plus étroits avec les partenaires russes sont entretenus par les ‘Cadets de Versailles’, l’Organisation nationale des Chevaliers, et l’Organisation nationale des Scouts russes. »
« En étroite collaboration avec l’ambassade, le Centre russe pour la science et la culture à Paris (RCSC) travaille avec les compatriotes et est devenu un lieu d’événements festifs et autres, ainsi qu’un outil complet pour travailler avec les compatriotes et diffuser notre culture et notre langue. Le bureau de Rossotrudnichestvo entretient des contacts fructueux avec des organisations de compatriotes telles que ‘L’Union des Russophones de France’, ‘France-Oural’, la ‘Communauté russe en France’, le ‘Centre de langue et de culture russes’, le ‘Carrefour des cultures’ ou ‘Maxime and Co’. »
Département des relations avec les compatriotes à l’étranger du Ministère des affaires étrangères de la Russie, juillet 2012
La Russie étend son influence et sa propagande pour imposer les vues biaisées du Kremlin et défendre ses intérêts
Dans de nombreux pays, la corruption, la propagande astucieuse et les organisations culturelles russes ont joué un rôle essentiel pour aider le Kremlin à promouvoir ses intérêts et à imposer son programme et ses opinions biaisées. Cependant, la Russie est aujourd’hui isolée en raison de sa guerre insensée, illégale et brutale contre l’Ukraine, et les hommes de main de Poutine qui ont organisé des liens avec des politiciens européens font l’objet de sanctions.
Même les politiciens occidentaux qui n’ont pas hésité à recevoir de l’argent de Moscou, n’osent plus soutenir ouvertement la Russie, mais marmonnent sur la nécessité de négociations (avec l’agresseur), s’opposent aux sanctions (pour avoir violé le droit international et provoqué la pire crise sécuritaire depuis la Seconde Guerre mondiale) et s’opposent à la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Dans le même temps, la machine de propagande russe a subi un coup dur, puisque RT et Sputnik ont été interdits en Europe et que les nouveaux médias fantoches prorusses, comme Omerta, n’ont qu’une faible empreinte médiatique. La fin du régime de Poutine et de l’assaut impérialiste russe contre la liberté en Europe et l’indépendance de l’Ukraine est proche. Il se peut que nous assistions aux derniers mois du régime du Kremlin. Lorsqu’il tombera, la popularité de ceux qui le soutiennent en Europe diminuera considérablement.
Écrit par Falcon Bourne. Traduction par Marc de la Fouchardière.