Ancien député de Gosdouma, Directeur de l’Institut des Investigations Politiques, membre de la Chambre Civile de la Fédération de Russie, Serguey Makarov a annoncé que la situation à Donbass est « explosive » et pourra dégénérer dans les jours qui suivent.
Cette annonce ainsi que la situation actuelle dans le monde, en Russie et en Ukraine a été commentée dans un interview exclusif donné à Gordon par l’ancien conseiller de Vladimir Poutine, Andrey Illarionov.
Poutine a fait à Obama une offre : de conclure un pacte tout comme Hitler l’a fait a Chamberlain et Staline en août du 1939.
Hier, monsieur Markov a donné ‘interview à The Daily Beast, ou il a annoncé que l’offensive russe pourrait commencer dans 48 heures . Il a précisé les directions d’attaques en préparation : Peski, Avdiivka, Chtchastya, Sloviansk, Kramatorsk, ce qui en grande partie correspond aux déclarations du général Malomouj il y a 24 heures : Avdiivka-Donetsk, Debaltseve, Peski, Marioupil, Novoazovsk. Ces déclarations presque simultanées, méritent notre attention.
Les deux vedettes de l’actualité soulignent que l’offensive à grande échelle de l’armée russe débutera lorsque les ukrainiens, suite à une provocation, déclencheront les hostilités, ce qui permettra à Kremlin d’accuser l’Ukraine d’avoir violé le cesser-le feu.
Au cours des trois dernières semaines, Poutine a suggéré à Obama la soi-disant grande négociation – une proposition pour la conclusion de la Grande Alliance – similaire aux propositions qui ont été faites par Hitler à Staline et Chamberlain en août 1939. On sait que Staline a accepté l’accord, qui est connu sous le nom du pacte Molotov -Ribbentrop mais Chamberlain – pas. Une semaine plus tard, les troupes allemandes envahissaient la Pologne, et la Seconde Guerre mondiale a commencé.
Certains observateurs ont essayé de deviner le sens de la proposition de Poutine à Obama. L’observateur de NYT, Roger Cohen, a suggéré que ça peut être l’échage de l’Ukraine contre l’iran. A. Lebedev et V. Inozemtsev du The Independent (Lebedev est éditeur de « Novaya Gazeta » et d’Independent, Inozemtsev est membre du Conseil scientifique des affaires étrangères de Gordon) ont proposé à l’Occident de reconnaitre la Crimée comme étant russe en échange de rétablissement du contrôle ukrainien dans l’Est du Donbass et l’abandon de l’accusation de la Russie d’actes d’agression contre l’Ukraine. Ce même Markov a reproduit la proposition du printemps de cette année :
1, Intégrité territoriale de l’Ukraine en état du début d’ avril 2014
2, Fédéralisation de l’Ukraine
3, L’attribution à la langue russe du statut de langue officielle
Poutine attend de l’Occident la reconnaîssance d’au moins toute la zone post-soviétique en tant que sphère des intérêts privilégiés russes
Il semble tout de même que le souhait stratégique de Poutine est plus ambitieux que ça.
C’est à cela en grande partie que son discours tenu à Sotchi le 24/10 a été consacré.
L’essentiel réside dans le fait que les Etats-Unis et l’Occident en général, reconnaissent la sphère d’intérêts privilégiés russes ce qui signifie la renonciation à des mesures pour protéger les pays de cette zone par l’Occident..Bien qu’officiellement, les limites de cette zone n’ont pas été définies, apparemment, elle comprend, au minimum, tout l’espace post-soviétique..
Pas plus tard qu’hier Nazarbaïev (le Président de Kazakhstan) a intervenu en urgence pour adresser à la nation un discours au contenu, franchement, sans précédent.
Nazarbaïev a annoncé sa prémonition de l’approche des « épreuves globales » suite auxquelles « va changer l’architecture actuelle du monde », et de loin « tous les Etats ne seront pas en mesure de les passer » Nazarbaïev a déclaré sans ambages que le Kazakhstan est à « proximité de l’épicentre des tensions géopolitiques. » Cette affirmation est aussi vraie pour l’Ukraine.
Dans ce contexte complexe, l’Ukraine doit résister et vaincre
Poutine devait discuter avec Obama de ses propositions de changer l’ordre mondial en Chine au sommet de l’APEC et en Australie au G20 ( sommet du G20 à Brisbane est prévu pour ls 15 et 16 novembre). A en juger par le premier contact à Pékin, alors que cela n’a pas été possible. Poutine continuera de faire pression pour conclure un accord en Australie.
Sans accord conclu, il ne restera pas à Poutine d’autres moyens que de continuer à faire chanter le monde autour, en faisant le surenchère sur « le rejet de l’offre de Poutine, d’une offre que vous ne pouvez pas refuser. » La première zone de chantage – la reprise de l’offensive militaire russe contre l’Ukraine.
Il est difficile de prédire le caractère de l’action militaire directe sur le territoire de l’Ukraine, mais le plus probable est que cela dépendra de la façon dont Poutine évaluera la possibilité de conclure cette transaction.
Peu importe les plans du Kremlin Ukraine dans cette situation difficile est obligé de résister et de vaincre.
Source Gordonua. com
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