Le Kremlin met en place une nouvelle stratégie pour rendre fréquentable et fréquentée la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. Nous proposons à nos lecteurs un premier article qui illustre ces tentatives moscovites.
Du 6 au 8 novembre, une conférence intitulée “La Crimée dans le contexte international actuel. Le forum des amis de la Crimée” se déroule sur le territoire de la péninsule annexée. L’événement a lieu dans le Palais de Livadia, son modérateur, un certain Georgiy Muradov, n’est autre que le “représentant de la République de la Crimée auprès du président Poutine”.
Le but caché de cet événement est la légitimisation progressive de l’annexion de la Crimée par intermédiaire de l’influence sur sur des hommes politiques représentant des partis politiques étrangers et sur des fonctionnaires des organisations internationales.
La Communauté internationale d’enquête InformNapalm a reçu le 7 novembre un message de la part des membres du groupe CyberHunta. Le message contenait la liste complète des invités étrangers conviés à participer à l’événement en Crimée, en tout 110 noms des représentants et fonctionnaires des pays tels que : Grande-Bretagne, États-Unis, Italie, Inde, Lettonie, Chine, Pays-Bas, Moldavie, Kirghizie, Cuba, Serbie, Slovénie, Turquie, France, République Tchèque, Japon, Autriche, Bulgarie, Brésil, Allemagne, Hongrie, Grèce, Danemark, Israël, Palestine, Syrie, Ukraine, Suisse, Estonie etc.
Le portail d’information russe Vesti a déjà annoncé qu’environ 90 hôtes étrangers de plus de 20 pays différents participeraient au forum.
Il se peut que certains invités ne se sont pas déplacés en Crimée, en évitant ainsi de violer la législation ukrainienne. Actuellement nous vérifions la participation et ne publions pas encore le fichier contenant la liste des invités.
D’ores et déjà, suite à l’exploration des sources des renseignements d’origine ouverte, nous pouvons confirmer la présence, côté français,
- de l’ex-député de l’Assemblée Nationale, banquier d’affaires et conseiller présidentiel aux temps de la présidence de Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Thomas
- de Thierry Mariani, l’ex-député de l’Assemblée Nationale (que la propagande russe continue de présenter comme tel, certainement pour se donner de l’importance)
La propagande russe continue de présenter @ThierryMARIANI comme "parlementaire français". Plus de vrais député pour blanchir leurs crimes? pic.twitter.com/NHtmQe7FUv
— EuroMaidanFrance (@EuroMaidanFranc) November 6, 2017
Mariani est aussi président de l’association Dialogue franco-russe (DFR) grand fan de Bachar Al Assad et Vladimir Poutine, agent du Kremlin qui aime tenir des propos provocants et qui a déjà organisé des « tours » en Crimée annexée pour d’autres députés et sénateurs français
Après sa déclaration d'amour pour le criminel de guerre #Assad, sa tournée continue en #Crimee
Plus la loi est violée, mieux c'est pour lui. pic.twitter.com/Qv7UJZBkyd— Nicolas Tenzer (@NTenzer) November 5, 2017
- et de l’ex-sénateur UDI Yves Pozzo di Borgo, fidèle compagnon de Thierry Mariani dans ses déplacements criminels, oups… criméens.
Parmi les présents, il y a aussi le membre du bureau régional du parti d’action socialiste arabe, président de l’association d’amitié russo-syrienne, Yusuf Ahmed, ainsi que le président de l’association des échanges Russie-Europe de l’Est-Asie Centrale, le Chinois Ge Zhili Il faut noter qu’il n’y a pas de noms des représentants russes dans la liste.
Photos de RIA Novosti
Mise à jour : la Rédaction bulgare d’InformNapalm signale la présence de quelques-uns de ses citoyens, dont :
- Christo Marinov, chefde l’administration du parti Ataka, connu pour sa position pro-UE. Il a déjà visité la Crimée en 2015 au sein d’une délégation du parti. Marinov est aussi président de la fondation Unité Nationale bulgare qui collabore très étroitement avec son homologue russe, ainsi qu’avec la Fondation pour la paix russe de Léonid Sloutski.
- Svitlozar Lazarov, coordinateur du parti Ataka, ancien secrétaire du ministère de l’intérieur bulgare.
- Penka Dimitrova-Doykova, maire de la ville de Hisarya, elle a été à l’origine du « jumelage » de sa ville avec la ville de Yalta en Crimée.
- Svitlana Sharenkova qui se considère comme une sorte de « muse de l’amitié russo-bulgare ».
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