La visite des parlementaires français en Crimée illégalement annexée par la Russie a suscité beaucoup de réactions d’indignation de la part des médias, organisations officielles et citoyens, en France, en Ukraine et en Europe.
Les portraits des participants de ce « bad trip” ont été dressés par les journalistes français, le point de vue, depuis l’Ukraine a été exprimé clairement et sans équivoque et le caractère de ce voyage « à la Potemkine » (sans oublier sa prise en charge financière par Moscou), a été très bien exposé. Tout ceci sans aucune sanction contre les participants de « Mariani-tour ». On n’entend que de paroles en l’air et sans effet quelconque. Ainsi, pour le journaliste ukrainien influent Vitaliy Portnikov, « si la France tenait vraiment aux questions de sécurité nationale, ce ne seraient pas les journalistes ukrainiens qui s’intéresseraient aux liaisons troubles de Thierry Mariani avec les hommes d’influence russes, mais les services [de renseignements] français. »
Mais le but de notre billet est plutôt de parler de l’incident qui a eu lieu pendant la conférence de presse de T. Mariani et ses camarades à Moscou. Tout se déroulait comme prévu, selon le plan dressé par les metteurs en scène du Kremlin, alors qu’un journaliste ukrainien, excédé par le flot des mensonges et des louanges, décide d’intervenir et de poser ses 2 questions à T. Mariani.
La première question de Roman Tsymbaliouk, journaliste de l’agence UNIAN (Ukraine) était formulée ainsi :
« Est-ce que les députés de la Douma devraient demander un visa auprès des autorités françaises, s’ils voulaient se rendre en Corse, préalablement annexée par la Fédération de Russie, avec la participation de son armée et suite à un référendum pour rattacher ce territoire à la Russie ? »
La seconde question concernait les montants que le Kremlin aurait offert aux élus français pour qu’ils viennent jusqu’en Crimée, dans le but de justifier l’agression russe, condamnée par la communauté internationale.
Le député Mariani a complètement zappé la question concernant les visas, et, énervé, a qualifié la question de Roman Tsymbaliok de « question de me**e » et « méprisable« . Ensuite, celui qui est sensé représenter la France à l’étranger a exprimé son mépris envers le journaliste ukrainien et l’a interrogé au sujet de son salaire ! Ce qui en dit long sur l’accueil que les élus-touristes ont eu en Crimée…
Pas rancunier, Roman Tsymbaliok exprime son point de vue ici alors que la propagande du Kremlin s’emploie déjà à présenter la situation sous un autre jour : un « quelconque journaliste ukrainien » ose s’en prendre à Mariani, député français et grand ami de Poutine. Tout comme l’élu des Français de l’étranger, elle « oublie » volontairement la première question de Roman Tsymbaliouk, journaliste d’UNIAN sur la légalité de ce voyage. Une manipulation qui ne dérange pas le président de la CCI à Moscou.
Le comportement de Thierry Mariani, proche de celui des députés russes, ne se limite pas à la question ukrainienne. Au cours de sa visite en Crimée annexée il s’inquiète à plusieurs reprises de la situation des Russes dans les pays baltes, un sujet qui le préoccupe beaucoup plus que celui du directeur de l’Alliance Française d’Irkoutsk, emprisonné en Russie.
De même quand il s’agit des opérations militaires, Thierry Mariani relaye une vidéo atroce de Daesh sur des soldats russes tués en Syrie. Un engagement, qu’on n’a pas constaté de sa part au sujet des Français tués il y a quelques semaines dans des conditions similaires en Afrique. Ne serait-il pas grand- temps pour Thierry Mariani d’aller au bout de sa logique et de se présenter aux élections à la Douma et non pas à l’Assemblée Nationale ?
par InformNapalm