
par Batcho Kortchilava, ancien attaché de presse de l’Ambassade de Géorgie en Ukraine.
Dès à présent, le Kremlin va faire passer l’idée comme quoi « les terroristes, poussés par l’Occident veulent nous mettre à genoux ».
Dès ce matin, on ne parle que des événements à Grozny.
Je me rappelle et j’observe la guerre tchétchène encore depuis les années 90. La première guerre tchétchène a débuté tout de suite après la guerre en Abkhazie, en 1992-1993. À cette époque, on répétait souvent que c’était le retour du boomerang pour la Russie, pour avoir fait recours aux bataillons de tchétchènes, avec Chamil Bassaev comme chef, dans la guerre contre la Géorgie. L’histoire se répète, Bassaev n’est plus là, mais il y a Donbass et c’est presque le miroir de ce qui se passait en Abkhazie.. Fin d’accalmie à Grozny. Tendance.
Je suis prêt à mettre ma main au feu que dès à présent, le Kremlin va faire passer l’idée comme quoi « les terroristes ou les séparatistes agressifs , poussés et financés par l’Occident, veulent mettre la Russie à genoux ».Les actes seront (pour bien faire peur) certainement attribués aux boéviks de l’État Islamique et, comme coupables de cet incident et de sa préparation, surtout du transfert des armes et des boéviks, seront désignée la Géorgie, l’Ukraine, la Moldova et l’Azerbaïdjan.
Je suis certain que c’est ce qui va se dire. Alors que nous, de notre côté, devons juste souligner que la Russie n’entend pas la voix de la Tchétchénie et il serait utile de faire un référendum au sujet de la sortie de la Tchétchénie de la Fédération de Russie.
Allons-y pour le trolling ! Seul bémol, ce ne sommes pas nous qui avons commencé ce jeu où si ça brûle chez le voisin il faut jeter de la paille sur le feu.
Pour être sérieux, la lois du boomerang est en marche. La Russie s’est placé elle-même cette bombe, à la fois nouvelle et ancienne, lorsqu’elle s’est mis à soutenir les terroristes du Donbass. Ce n’est pas sûr que tout se terminera seulement par cet incident en Tchétchénie, il y a encore le Daghestan, si compliqué et agité. Certes, ça ne brûle pas à Daghestan, mais ça fulmine, et depuis longtemps.
Peut-être, il est temps pour le pouvoir russe d’élaborer une ligne politique différente vis-à -vis de ses pays-voisins ainsi que vis-à-vis de ses sujets? En effet, la politique du genre « vous êtes tous des idiots, nous, on vous apprendra à vivre » ne marche plus ni à l’égard du Caucase, ni à l’égard de l’Ukraine.
Source : Новое Время