Sur la première photo : complexe d’artillerie autoporté « Pion ». La photo date du 09.09.2014. L’engin a été photographié dans le district de Kamensko-Chakhtinskiy.

La ville de Makyivka est située à forte proximité de Donetsk. Ceci en fait un point stratégique pour pouvoir détecter où se concentrent les forces d’occupation russes. Mis à part cette proximité avec Donetsk, la ville de Makiyvka a pour avantage d’être le point de passage pour les troupes qui se dirigent vers Debaltsevo du côté de Vouglegirsk. Ainsi le type d’armements transféré dans cete région permet de prévoir les futures actions de l’ennemi. Jusqu’à présent nous avons, hélas, affaire à des armes d’attaque transférées de la Russie dans cette région.

Le 30 janvier nous avons constaté le passage de 2 convoies composées de 6 tanks, 3 véhicules de combat d’infanterie, 1 véhicule de transport de troupes, 3 canons Nona-K, 15 camions KamAZ Mustang et Ural 4320 ainsi que 2 véhicules légers, destinés au transport des membres d’état-major. Toutes les véhicules portent le même signe : un rond blanc . Les deux T-64 sont de type standard, alors que le schéma des emplacements des blocs de la protection dynamique sur les 4 T-72 nous interpelle. Par malchance, la qualité médiocre des vidéos ne nous permet pas de définir les raisons de ces modifications. Il me semble qu’en Russie on a commencé à placer les blocs de protection dynamique supplémentaires sur de devant de l’armure de la tourelle. Cela signifie une faiblesse au niveau de l’armure des principaux modèles des tanks soviétiques en général, et témoigne des certains succès de l’artillerie ukrainienne.

Tous ces engins sont, bien évidemment de la provenance russe. À ma grande surprise, un camion de transport de carburant faisait partie de la convoie humanitaire.Il me semble que cette collaboration étroite entre le Ministère des situations d’urgence de la Russie et les militaires se trouvant en Ukraine est une première.Bien qu’InformNapalm évoquait cette possibilité plus d’une fois. Non seulement, ils occupent les mêmes camps, mais aussi participent aux mêmes opérations.

Plusieurs agences d’informations ont constaté le passage du complexe d’artillerie autoporté « Pion ». Mais pour vraiement être précis, ce fut le 2C7M « Malka » qui avait traversé la ville de Makyivka ce jour-là. Les russes ont précipitamment déclaré que c’étaient les trophés, abandonnés par les ukrainiens sur le champ de bataille. Le site Lostarmor sert dans ce cas d’exemple de la diffusion de ces informations mensongères.

Pour rétablir la vérité, il suffit d’étudier tous les faits de passage des « Malka » par Makyivka. Un de ces complexes d’artillerie porte la marque mi-éffacée d’un numéro sur le côté (côté droit au milieu) , quelque chose comme « 222 ». Le véhicule avec ce numéro n’est pas enregistrée comme appartenant aux forces armées ukrainiennes.Le site Lostarmor ne le répertorié pas comme trophée non plus.

En outre, sur les cabines des complexes d’artillerie appartenant aux séparatistes il y a des inscriptions bizarres en blanc. On a du mal à les déchiffrer, mais ces inscriptions rappellent bizarrement les marquages russes « H-2200 ». Les véhicules ukrainiens ne portent pas de ces inscriptions.

Les particularités d’utilisation des complexes autoportés d’artillerie d’une grande puissance ne permettent pas de croire à la version sur « les trophées abandonnés sur le champ de bataille ». Au moment où l’Ukraine a pris la décision d’ouvrir ses dépôts d’armements de ce type, cela s’est fait pourь principalementь avoir la possibilité de tirer à une distance de 45 km (supérieure au couloir de 20 km, prévu par les accords de Minsk). D’après ce qu’on sait, sur aucun tronçon de la ligne des combats qui ont repris en janvier, les militaires russes n’ont pu avancer à cette distance sur le territoire ukrainien . La question d’abandon de ces complexes autoportés ne se pose donc pas.

Et, enfin la région d’où ces complexes autoportés sont partis, c’est Lougansk qui se trouve à l’opposé de de la ligne de front de Makyivka.

Ainsi, il faut prendre pour de la propagande russe, qui travaille à ses propres fins, toutes les rumeurs concernant les complexes-« trophées ».

Si ces complexes d’artillerie russes sont effectivement transférés dans la zone d’PAT, la composition du convoie ne surprend plus : (à part les 2 complexes d’artillerie autoportés 2C7M, il y a encore le véhicule du commandement et état-major 1B16, et le KamAZ, destiné à transporter les explosifs). Nous rappelons qu’aucune agence de presse ne signalait la récupération de ces engins par les séparatistes.

À présent, la question se pose :

Les complexes d’artillerie du type « Pion » en plus d’être capables de tirer à de grandes distances, les tirs pouvant atteinde les cibles sur les territoires ukrainiens éloignés de la ligne du front (je n’exclus pas les centrales nucléaires), peuvent aussi tirer les munitions nucléaires. L’Ukraine ne possède pas de telles munitions, à la différence de la Russie. En tenant compte de la permanente position mensongère du Kremlin concernant la crise ukrainienne, qui pourra garantir que n’importe quel camion, transportant les munitions de la Russie, ne contiendra pas de ces armes? Qui sera tenu pour responsable si les obus atomiques sont utilisés? Les séparatistes? Vu le comportement inaproprié des dirigeants russes, ce scénario reste possible. Je ne comprends pas l’indifférence des pays européens en ce qui concerne l’apparition de ces complexes d’artillerie « Malka » dans le sud-est de l’Ukraine. Les observateurs de l’OSCE leurs ont peut-être fourni les garanties que ces complexes d’artillerie, munis des obus nucléaires, n’apparaitraient pas à leurs frontières un beau jour?

par Al Gri, spécialiste de monyitoring d’équipe d’ InformNapalm.org

Traduction de Viktoria Mait.

Toute reproduction requiert un lien actif vers la publication.

Autres publications de cet auteur : ici