
Au lendemain du dernier débat de la droite et du centre pour le choix du candidat à l’élection présidentielle, l’ensemble des commentateurs a souligné la bonne tenue des deux hommes, venus défendre leur projet et mettre en lumière les différents points qui les opposent.
Sur le plan intérieur, peu de choses séparent les candidats, si ce n’est dans l’application de leur programme. Quand Alain Juppé présente un projet plus « soft », supportable par l’ensemble des Français, François Fillon propose un traitement plus « hard » pour redresser rapidement la France, mais ne se soucie guère de la réaction probable des Français.
On peut une fois encore regretter que l’Europe ait été évoquée trop rapidement, ainsi que les crises ukrainiennes et syriennes, qui pourtant sont des points de divergence et non des moindres dans le programme des candidats.
Mettant en doute sa vision du ni-ni (ni américains, ni russes), A. Juppé s’est étonné devant F. Fillon que Poutine soit venu s’immiscer dans le débat en le félicitant ostensiblement, comme si les Français avaient besoin des conseils du maître du Kremlin pour choisir leur candidat.
Si Juppé a fermement condamné la politique de Poutine en Ukraine et en Syrie, en ne reconnaissant pas l’annexion de la Crimée, en lui demandant de respecter les accords de Minsk et sa signature dans les traités internationaux, Fillon s’est contenté de lui répondre froidement et sans sourciller que la position actuelle de la Russie est la conséquence des provocations occidentales, qui l’ont humiliée, et il préconise même la levée des sanctions, sans contre partie.
Sur ce plan, la vision de F. Fillon semble empreinte d’une naïveté inexplicable pour un homme de cette qualité. Il n’entend pas les inquiétudes des pays baltes et de la Pologne qui ressentent l’imminence de la menace russe et voient en l’Ukraine le dernier bastion de la défense de l’U.E. Ce faisant, il affaiblit l’Europe et n’admet pas que la Russie de Poutine soit devenue un état-agresseur qui transgresse et viole les accords internationaux.
Lui, qui sur le plan intérieur développe un programme, certes dur mais détaillé, ne donne aucune proposition solide et sérieuse pour le règlement des conflits en Ukraine et en Syrie. Il se rallie à son ami russe pour combattre le terrorisme dans le monde et résout la question ukrainienne en asseyant les belligérants autour d’une table pour contraindre l’Ukraine à accepter les plans que son grand voisin veut lui imposer.
Le Comité Représentatif de la Communauté Ukrainienne de France en appelle à tous ses adhérents et amis de l’Ukraine pour prendre leurs responsabilités et aller voter dimanche pour le candidat qui agit dans l’intérêt de la France, de l’Europe et de l’Ukraine.
Analyse initialement publiée sur le site de CRCUF