Ces derniers jours la publication des données sur les journalistes ayant été “accrédités” par la “république” de Donetsk a fait couler beaucoup d’encre en Ukraine et même au niveau international. Dans le cadre de la guerre hybride entre l’Ukraine et la Russie le piratage des e-mails semble être une arme tout à fait légitime. Ce qui est, par contre, inacceptable – c’est l’usage qui a été fait des informations obtenues ainsi par les hackers. D’autant plus que l’accès des journalistes internationaux à Donetsk est aujourd’hui quasi-impossible, comme le remarque Paul Gogo.
Car quasi tous les journalistes français sont blacklistés en DNR depuis déjà plusieurs mois. Et ça ne vaut pas que pour la #France .
— Paul Gogo (@Paugog) May 11, 2016
Et c'est un français installé à Donetsk qui blackliste les journalistes étrangers. Depuis maintenant huit mois. #Tweetsprécédents
— Paul Gogo (@Paugog) May 11, 2016
Ceci est d’autant plus déplorable que Myrotvorets avait les informations nécessaires concernant ce point, comme le révèle un des messages de la boîte mail de Elena Nikitina (Pouchilina), ”ministre” d’information de la “RPD” publié sur Censor.net
2016-01-28 : Combien y-a-t-il de journalistes d’ enregistrés en 2015 et de quels pays ?
Réponse de la « ministre » :
Bonjour !
A ce jours il y a 7901 journalistes accrédités.
En 2015, 4769 journalistes de 46 pays avaient demandé une accréditation. Parmi eux 4700 l’avaient obtenus. 69 ont été refusés. Raison principale du refus – la diffusion d’information non objective sur la RPD. Avant juin 2015 c’est le service de presse du Ministère d’information en coopération avec le MGB qui prenait la décision de délivrer une accréditation. Aujourd’hui, le centre de presse international DONi à été invité à prendre part à ce système (sur recommandation du MGB).
Le MGB – est le « ministère » de la sécurité d’État qui existait en URSS en 1946-1953. Derrière ce choix de nom on retrouve d’une part la volonté des chefs de la “RPD” de se revendiquer héritiers du “petit père des peuples” et d’autre part la volonté d’appliquer ses méthodes de censure.
Si dans le cas des relais officiels de la propagande russe comme Sputnik (RIA-Novosti) ou RT on ne peut que supposer l’ampleur de la coopération avec les services de renseignements russes, ici nous avons une preuve du fait qu ‘un français basé à Donetsk travaille de son propre gré pour les renseignements étrangers, prive les habitants du Donbass de leur droit de s’exprimer librement et nous prive tous du regard objectif sur la « DNR »..
Par Igor Reshetnyak