Nous, représentants des communautés de recherche, journalistiques, des experts et des activistes sociaux de différents pays, exprimons notre protestation catégorique contre la tyrannie des autorités russes, la détention illégale et les tentatives d’attribuer une «activité terroriste» à nos collègues – Dmitry Shtyblykov et Alexei Bessarabov. Nous considerons également que l’accusation similaire contre le pensionné militaire Vladimir Dudka, capturé par le FSB avec les experts mentionnés ci-dessus, est infondée.
Dmitry Shtyblykov, Alexei Bessarabov et Vladimir Dudka résidaient en Crimée à titre permanent aussi bien avant qu’après l’annexion de la péninsule au printemps de 2014. Trois citoyens de l’Ukraine ont été arrêtés par le Service Fédéral de Sécurité de la Fédération de Russie (le FSB) le 9 Novemre 2016. Ils sont maintenus en detention et accusés de préparer les sabotages contre des infrastructures militaires et civiles à Sébastopol. Des matériels publiés par les médias russes montrent que les détenus sont maltraités physiquement et intimidés.
Jusqu’àu printemps 2014, Dmitry Shtyblykov a été le directeur des programmes internationaux du Centre d’étude des aspects géopolitiques et de la coopération euro-atlantique dans la région de la mer Noire NOMOS, une organisation non-gouvernementale fondée à Sébastopol en 2003. Centre NOMOS a publié la revue spécialisée intitulée “Tchornomorska bezpeka”, dans laquelle Alexei Bessarabov était redacteur en chef adjoit. Dans ce revue, des articles ont été publiées non seulement par des experts ukrainiens, mais également de l’étranger – d’Estonie, de Moldova, de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie, de la Turquie, de la France, de Grande-Bretagne, de la Russie…
Pendant presque dix ans, Shtyblykov et Bessarabov ont mené des recherches sur des problèmes de sécurité internationale et régionale. Pendant ce temps, ils ont produit un grand nombre de publications professionnelles, sont apparus dans les médias et aux réunions d’experts.
Centre NOMOS a périodiquement organisé et a participé à des conférences internationales, des tables rondes en Ukraine et à l’étranger, étant un partenaire de nombreuses organisations internationales. Shtyblykov et Bessarabov sont bien connus au milieu d’expert et de journalistes, spécialisés dans le cadre des problemes de la région de la mer Noire et la région Caspienne. Jusqu’à 2014, ils etaient des personnes célèbres et publiques dans la péninsule de Crimée et au-delà.
L’essence de l’activité de Centre NOMOS était de fournir une plateforme de discussion objective et professionnelle au cours de la préparation de recherches analytiques. Les participants à des conférences et des tables rondes organisées par NOMOS, y compris avec l’assistance d’organisations internationales, étaient également des experts et des chercheurs, qui représentaient la Russie ou occupaient position pro-russe. Ces experts ont eu aussi la possibité de discuter avec leurs opposants sur les pages de «Tchernomorska bezpeka». Centre NOMOS a cessé tout travail, par principe, en raison de l’impossibilité de réenregistrer organisation conformément à la loi de l’État occupant. La Crimée est devenue un mauvais endroit pour les discussions libres sur des sujets de la sécurité international, mais un source du danger et violation totale des droits de l’homme.
L’accusation des experts anciennement connus pour les activités dites subversives et terroristes est absurde et sans fondement. Il est évident pour tous les collègues, qui ont travaillé avec eux et ont participé à des activités de NOMOS.
Nous croyons que la détention d’experts et les fausses allégations, comme dans les cas de répressions des Tatars de Crimée, est une charge politique des autorités d’occupation, une violation des droits de l’homme. L’atmosphère de terreur et d’intimidation règne aujourd’hui sur la péninsule de Crimée. Elle a toujours été nourri par quelque chose. Dans son article de 2009 Dmitry Shtyblykov a écrit: « L’établissement d’un climat de peur est une expression du terrorisme, une manifestation de son essence … « . En ce qui concerne la poursuite des membres de la communauté des experts, le régime d’occupation a démontré une nouvelle fois sa nature terroriste, le mépris des droits de l’homme et des libertés, la discrimination et la persécution des dissidents d’occupation.
Nous appelons la partie russe à arrêter la persécution des citoyens de l’Ukraine sur le territoire occupé de la Crimée et libérer les prisonniers politiques, en particulier nos collègues Dmitry Shtyblykov et Alexei Bessarabov.
Nous espérons que l’Ukraine fera tout son possible pour protéger les experts détenus et d’autres victimes innocentes de la répression et utilisera le potential d’organisations internationales.
Nous appelons la communauté de recherche, les journalists, les experts et les activistes civiques à la solidarité professionnelle et demandons d’apporter leur soutien à cet appel.
Joignez-vous à l’appel en envoyant un courriel à stoppersecuting@gmail.com.
1 réponse to “Un appel lancé par des experts, des chercheurs et des journalistes dans le cadre de la détention illégale d’experts ukrainiens”
2017-01-15
Top 10 des fakes de la propagande russe en 2016 - InformNapalm.org (Français)[…] ce qui a créé le prétexte pour l’arrêt, la détention et la privation de liberté des experts ukrainiens .Le fake a été assez maladroitement fabriqué : quelques sachets avec inscription en ukrainien […]