La Russie a envoyé en « DNR » une « délégation internationale » française composée d’un défenseur des pédophiles, de son copain marocain et d’un ancien membre du FN.
Il y a quelques jours, les territoires occupés du Donbass ont été visités par trois touristes de Paris. Les chefs des enclaves ont pathétiquement nommé ceci une « visite internationale ». La propagande russe a présenté cette visite comme une percée du blocus informationnel exercé par l’Europe vis-à-vis des républiques autoproclamées. Selon les résultats de la visite, les participants et les organisateurs ont promis d’informer « un large public français » de ce qu’ils ont vu et entendu.
L’antenne française d’Ukrinform a fait quelques recherches pour savoir qui sont ces Français, qui ont visité la partie occupée de l’Ukraine. Et les résultats de la recherche sont très intéressants!
UN retraité de la vie politique qui a trahi son père-héros pour les beaux yeux de Marine Le Pen
Le premier membre de la délégation est Jacques Clostermann, président de la formation politique marginale « Mon pays la France » et qui fait partie du « Front national » dirigé par Marine Le Pen. Un simple membre du Front national, ni membre de la direction, ni responsable de section ou du bureau régional, juste un membre.
Sa page Facebook (attention les yeux!) compte au total 62 « likes ». Sur cette page, tout comme sur le site officiel de sa formation, il re-partage les citations, les déclarations publiques et les déclarations dans les médias de ses associés. En particulier, il partage les déclarations de l’homme politique français et ami de Poutine, membre du parti « Les Républicains », le député Thierry Mariani, d’un autre membre du Front national, le député européen Ayméric Chauprade (celui qui, en tant que conseiller aux affaires internationales de Jean-Marie Le Pen, l’a présenté à l’oligarque russe Konstantin Malofeev, qui, d’ailleurs financé le parti par la suite et Malofeev a fait connaissance avec d’autres membres de la famille Le Pen). En France une affaire criminelle basée sur des soupçons de complicité dans un trafic de drogue a été ouverte contre Chauprade. Cette affaire retentissante porte le nom d’ « Air Cocaïne » . Clostermann re-poste aussi les déclarations de l’homme politique français Philippe de Villiers. Proche du parti russe « la Russie unie », il fait des affaires en Russie, dans l’immobilier de luxe et des investissements. Il a été le premier et le seul homme politique français à rencontrer Poutine à Sotchi en 2014. Après avoir visité la Crimée annexée, il a promis d’investir dans l’économie de la péninsule en y construisant un parc d’attractions (type Puy de Fou, NDLR).
Jacques Clostermann est fils de Pierre Clostermann, célèbre politicien, écrivain, entrepreneur et vétéran de la Seconde Guerre mondiale, pilote de chasse et allié du président français Charles de Gaulle.
Pendant la guerre, Pierre Clostermann est devenu « le premier pilote de chasse français ». Il a abattu 33 avions de l’ Allemagne nazie, a été décoré de plus de 20 distinctions, dont la Légion d’Honneur. À la fin de la guerre, il est colonel à l’âge de 24 ans. Après la guerre, Pierre a rejoint le parti gaulliste (UDSR) et lors des élections qui suivent, a été élu au parlement. Jacques est l’un des trois fils de feu Pierre Clostermann. Il a suivi le chemin de son père et a travaillé longtemps comme pilote de ligne sur Air Inter. Il a participé en tant que candidat du Conseil national des indépendants aux élections législatives en 1993. Après avoir perdu à ces élections il a continué son travail comme pilote. Après la retraite il a décidé de faire de la politique. Il a rassemblé autour de lui un cercle d’anciens militaires à la retraite d’archaïques gaulliste, il a adhéré au Rassemblement pour la République (RPR), le parti gaulliste. Plus tard, il quitte le parti pour former sa propre formation politique « Mon pays la France. » Il a soutenu la candidature de Marine Le Pen à la présidentielle en 2012.
Jacques Clostermann
En fait, Jacques Clostermann a trahi son père-héros non seulement parce que son père a toujours été un adversaire politique du Front National et de son leader Jean-Marie Le Pen. Et encore, parce que Jacques Clostermann a commencé à servir le régime fasciste russe alors que son père a combattu les nazis.
En même temps, le pilote et fils de pilote exécute une autre tâche ignoble : il « travaille » pour rembourser l’argent prêté par la Russie à son parti pour financer son activité. Nous savons bien que Marine Le Pen est la plus pro-russe des politiciennes européens et qu’elle a emprunter auprès des banques russes pour se présenter aux élections
Sur les comptes bancaires de son père, les enquêteurs ont découvert deux millions d’euros, dont il ne pouvait expliquer l’origine. L’enquête sur les deux cas, est toujours en cours, tant par les journalistes indépendants (« Mediapart ») que les organismes d’application de la loi de la France.
UN défenseur des pédophiles et des assassins défend maintenant la « DNR ».
Le deuxième membre de la « délégation » est Josy-Jean Bousquet, situé lui politiquement à l’extrême-gauche. Il reflète en quelque sorte la politique radicale du Parti national bolchévik jadis interdit, désormais appelé parti « L’Autre Russie » d’Edouard Limonov. Bousquet lui ressemble même visuellement.
Josy-Jean Bousquet
Son domaine en tant qu’avocat, ce sont surtout des affaires criminelles. Il a défendu de véritables meurtriers, des violeurs et des pédophiles. Quelques affaires très médiatisées de plus de 15 dernières années où il a assumé la défense des accusés :
– L’affaire de l’abbé Maurel condamné le 1er mars 200 à 10 ans de réclusion criminelle pour deux des trois viols sur mineurs dont il était soupçonné.
– L’affaire de Gaétan, meurtrier de 17 ans (il est interdit par les médias français de préciser le nom complet du suspect à la Cour), qui a brutalement assassiné Carla, une écolière de 13 ans.
Le nom de Bousquet est mentionné dans le cadre de plusieurs autres affaires de meurtre, viol et violence.
Il possède un bilan assez solide de défenseur dans des affaires pénales. La pratique juridique et l’expérience lui permettent de représenter les parties dans les affaires pénales avec de graves accusations.
Au début, il semblerait que la « DNR » intéresse Bousquet parce que représente l’image collective de son client: violeur, assassin, séparatiste. Cependant, l’avocat français a déclaré être en possession d’une « pile de témoignages, avis d’expert, vidéos, photos de soi-disantes atrocités des forces armées et des unités de volontaires ukrainiens », qu’il a promis d’étudier et d’utiliser au cours d’un procès.
Le dernier membre de la « délégation » est Hanen Maksud (déjà dans la base des données de Myrotvorets, ndlr) présenté comme avocat, mais on n’a pas trouvé ses références d’avocat dans les ressources françaises. Si comme disent les médias russes Maksud a la nationalité marocaine, la provenance européenne de cette » délégation » est quelque peu exagérée.
CONCLUSION
Ce fut une performance très médiocre en termes d’une opération spéciale des dirigeants russes, malgré sa forte médiatisation sur l’Internet russe.
Les objectifs de la visite sont évidents : les russes veulent créer l’illusion que la communauté européenne soutient l’occupation de l’Ukraine, causer des dommages à la réputation des Forces armées de l’Ukraine.
Le président russe pour faire visiter les territoires envahis par son armée, a recours à des politiciens qui ne sont même pas du troisième rang. Je soupçonne qu’aucune personnalité respectable n’a été d’accord pour servir le Kremlin auprès des républiques fantoches. Seuls les confrères « peu signifiants » et considérablement plus âgés, des politiciens impliqués dans le trafic de drogue, à la charge de Poutine et des avocats des violeurs ont accepté de faire le voyage. C’était leur heure de gloire.
Ce phénomène est encourageant pour nous. Si la totalité du lobby de l’environnement culturel, tous les agents de l’influence russe sont des personnes de cet âge-là et d’une telle réputation, cela signifie que la France ne sera jamais caniche de la Russie!
Roman Sushchenko, Paris, Lana Samokhvalova, Kyiv.
Texte original publié par Ukrinform.
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