Le bilan du travail de l’équipe d’InformNapalm

Pour prendre connaissance du rapport, téléchargez sa version  au format  pdf  (texte en anglais)

• Le 11 octobre, la députée et Présidente de la délégation  permanente de l’Ukraine auprès de l’OTAN, Mme Iryna Friz a annoncé que la délégation ukrainienne a informé les partenaires européens, au cours de la session parlementaire de l’APCE, des faits de la présence militaire russe dans le Donbass, dans le cadre  de la guerre que la Russie mène contre l’Ukraine. La base de données qui constituait cette preuve, a été composée par la Communauté d’enquêteurs InformNapalm (source).
• Le 12 octobre 2016, le député et Président de la délégation officielle de l’Ukraine à l’APCE, Volodymyr Ariev a déclaré : « Nous continuerons à contrer l’influence russe à l’APCE, et pour cela, il faut diffuser le plus largement possible l’analyse et les preuves de la présence militaire russe en Ukraine. Seul un flux d’information permanent clair est en mesure de contrer l’intervention agressive du lobby pro-russe très bien financé, qui agit au sein de l’APCE. Nous intervenons par intermédiaire des faits ». (source)
• Le 12 octobre 2016, la députée Irina Friz a également annoncé qu’une réunion du Conseil interparlementaire Ukraine-OTAN a eu lieu à Dnipro. Le rapport  d’InformNapalm y a aussi été présenté aux participants. (source)

Description du rapport :

Le document présenté est basé sur les données des enquêtes réalisées par la Communauté InformNapalm pendant la période allant d’octobre 2014 à août 2016 et publiées sur notre site internet. Les 44 enquêtes exclusives dans lesquelles les 33 différentes unités d’armement et d’équipement moderne russe, mis à disposition des forces anti-gouvernementales dans le Donbass, ont été répertoriées et décrites.

La majorité de ces armements sont des modèles entrés en service dans l’armée russe entre 2004 et 2015. Ces armements ne sont pas produits en Ukraine et la plupart n’a jamais fait objet d’importation. Par conséquent, ces armements ne pouvaient pas être capturés comme trophées.

Pour manipuler ces engins modernes, du personnel qualifié est nécessaire, comme des militaires de carrière de l’armée russe.

Toutes ces précisions témoignent que la Russie fournit en continu les forces anti-gouvernementales dans le Donbass en armements modernes et envoie des militaires pour en assurer l’usage.

La méthode employée :

L’identification des échantillons des armements mis à disposition des forces anti-gouvernementales dans le Donbass est effectuée à partir de sources ouvertes telles que :

• des photos disponibles sur les réseaux sociaux dans les profils personnels,
• des séquences  vidéo des reportages réalisés sur les territoires hors du contrôle gouvernemental,
• des vidéos faites par des témoins et disponibles sur YouTube,
• des clichés satellite des territoires sous occupation,
• d’autres sources.

Une enquête se déroule habituellement avec la prise en compte des données de différentes sources d’information, afin de trouver et identifier un échantillon concret du matériel militaire. Dans de nombreux cas, nous avons même pu déterminer l’unité militaire de l’armée russe, à laquelle appartenait un tel ou tel équipement.

Notre travail a été facilité par la présence de nombreuses photos dans les albums  des militaires russes et des combattants locaux appartenant aux forces anti-gouvernementales disponibles sur les réseaux sociaux, tels que VK, Odnoklassniki et Facebook. Les lieux ont été définis grâce à la géolocalisation des photos et d’après les particularités du relief et de l’architecture environnante.

Comme les médias ukrainiens n’ont pratiquement pas la possibilité de faire des reportages sur les territoires hors contrôle gouvernemental, nous avons fait recours aux médias de propagande qui y travaillent librement et diffusent les opinions des forces qu’ils représentent. Ces reportages ont fait l’objet de notre analyse.

Les résultats de nos enquêtes ont été, plus d’une fois, confirmés par la suite, par de nouvelles preuves. Également, nos informations ont été confirmées par d’autres sources :  des journalistes, des institutions officielles d’Ukraine et  des organismes d’enquête internationaux.

Dans ce rapport sont présentés uniquement les résultats des enquêtes menées par la Communauté internationale InformNapalm. Le rapport ne mentionne pas les échantillons d’armements qui ont déjà été mentionnés par les médias, les institutions officielles d’Ukraine (sans présenter des photos et des vidéos ) et les témoignages des habitants locaux, et c’est ce qui le rend exclusif.

Conclusions :

La liste d’armements et équipements russes présents dans le Donbass n’est pas exhaustive. Il se peut que d’autres échantillons très modernes sont présents dans le Donbass, sans avoir été repérés par les enquêteurs. Notre rapport n’indique pas non plus la quantité d’armements qui y sont répertoriés.

L’utilisation du matériel militaire russe moderne dans le Donbass n’est pas un phénomène de masse mais a plutôt un caractère d’essaie. La plupart des moyens techniques identifiés sont des dispositifs modernes de la lutte et d’espionnage radio electronique.

Outre les essais des équipements militaires modernes, la Russie inonde les territoires occupés du Donbass avec d’anciens armements de l’époque soviétique, comme:

• des chars T-64;
• des chars T-72B de diverses modifications;
• des lance-roquettes multiples BM-21 GRAD;
• des canons automoteurs 2S1 Gvozdika;
• des systèmes antiaériens Strela-10;
• des véhicules du transport de troupes BMP-1 et BMP-2;
• des véhicules légers multitâche;
• des obusiers tractés D-30 de 122 mm. de calibre;
• des obusiers Msta-B de 152 mm de calibre;
• des canons antichar MT-12 Rapira.

Nous avons évoqué dans nos enquêtes la présence de tout ce matériel militaire sur les territoires occupés du Donbass, or, pour repérer et dénoncer les livraisons de ce matériel depuis la Russie, il faut recourir aux autres méthodes de l’enquête, ce qui explique l’absence de ces informations dans notre rapport.

La version complète du rapport au format pdf en téléchargement.