Les différents groupuscules extrémistes et nationalistes de plusieurs pays d’Europe, se sont donnés rendez-vous dans l’Est de l’Ukraine pour « en découdre avec l’armée régulière ».

Leur objectif: « défendre les populations russophones de l’impérialisme de l’OTAN, de l’Europe et  soutenir la création du vaste projet d’Alexandr Douguine « Novorossia »

Groupe franco-russe « search & destroy »

Depuis plusieurs mois, une demi-douzaine de français se bat aux cotés des «insurgés» pro-russes. Selon un média proche des «insurgés», ils seraient dans une sorte de «brigade internationale» aux côtés de 36 tchétchènes, serbes, d’une douzaine d’allemands et d’une quinzaine de polonais. Ils se font appeler «bataillon prizrak» (fantôme).

Petite présentation de 7 français qui disent être sur le terrain :

Victor Alfonso Lenta (né en 1988) vient de Toulouse. Français d’origine colombienne, issu de la classe moyenne, il a toujours été attiré par l’action. À 18 ans, il s’engage dans le 3^eRégiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine de Carcassonne. On l’a vu évoluer entre Bloc Identitaire et Jeunesses Nationalistes. Un des « hauts faits » dans lequel avait été impliqué Victor Lenta, est l’incendie de la Mosquée de Colomiers pour fêter l’anniversaire d’Hitler, à la suite de quoi il aurait été renvoyé de l’armée. Il est aussi l’ancien chef des Jeunesses nationalistes de Toulouse. À la fin de son contrat militaire pour laquelle il invoque des « problèmes politiques »  sans plus de précision, Victor Lenta suit un programme de reconversion dans la vie civile qui n’a pas abouti.  Début 2014, il fonde l’organisation «Unité Continentale» (objectif principal : embrigadement des jeunes pour combattre dans le Donbass contre l’armée ukrainienne aux côtés des terroristes pro-russes). Il dit avoir servi en Afghanistan, au Tchad, en Côte d’Ivoire et le Gabon. Dans le Donbass, d’abord il disait combattre dans le bataillon Vostok (Est) avec 4 autres français, or récemment il se trouvait  au sein de la bande de Mozgovoy (ce qui donne l’impression que ces français ne sont que des boulets qu’on balance d’un tronçon à un autre, sans trop savoir quoi en faire).

Guillaume Lenormand  dit Chaton (né le 9 avril 1988) vient de Normandie, où il a participé à divers mouvements ultra-nationalistes en dix ans : Jeunesses identitaires (organisation de jeunesse du Bloc Identitaire), Parti de la France et Troisième Voie. Il dit être licencié en histoire. Lenormand est un pseudonyme en lien avec sa région natale. Il n’est pas militaire, n’a pas d’expérience du terrain, mais il se dit «volontaire politique».

Nikolaï Perovic (né en 1989?), a la double nationalité française et serbe et vit apparemment à Belgrade. C’est un ancien sergent du 13e Bataillon Alpin qui a servi en Afghanistan.

Vérification faite auprès des services de l’armée, les deux (Nikolaï et Victor ci-dessus) ont bel et bien servi pour la France, mais seulement quelques courts mois, et l’un d’entre eux s’est fait renvoyer de l’armée (Victor). Les raisons sont évoquées ci-dessus.

Bilingue en serbe, et avec l’aide de Google pour passer au russe, Nikolaï  sert d’interprète aux  autres.

Mika Mma  (né le 13 Octobre 1987) vient de Paris. Michael est un ancien salarié de Carrefour. Il a d’abord distribué des jouets aux enfants en Syrie avant de rencontrer les 3 autres sur Facebook. Il est un ardent partisan du dictateur syrien Bachar al-Assad et a coopéré avec divers groupes ultra-nationalistes en France et en Serbie.

Très méfiants, ils ne veulent pas donner leur noms de famille et se cachent derrière des pseudonymes, ce qui n’empêche pas aux services de l’État français de traiter leur cas en conséquence.

Renaud Pyrenes (Renaud Regeard) né le 23 janvier 1990, originaire de Loire-Atlantique. En 2008, il intègre le 35e Régiment d’Artilleurs-Parachutistes de Tarbes. On racontait qu’à Nantes, il faisait partie des hooligans. Il revenait souvent au régiment, le lundi, avec des traces sur le visage de ses bagarres du week-end, confie son ancien collègue. À la fin du mois de mars, l’ancien brigadier, qui a quitté les rangs, est à la base de l’émergence de la «Section Pyrénées», un groupuscule d’extrême droite, pour lequel il rédige une «charte du militant révolutionnaire».

Les deux autres sont  Golio Ducoin d’extrême-droite des Pyrénées, originaire de Nouvelle Calédonie, ancien fusiller marin et Guillaume Lextradé dit «little doc» (infirmier sur le terrain).

Tous les quatre sont des militants d’extrême-droite, en particulier Lenormand et Lenta qui sont influencés par les idées de la Nouvelle Droite européenne. Ces Français sont membres du groupe appelé « Unité Continentale » qu’ils ont  fondé et sa plateforme donne en outre un aperçu de l’idéologie qu’ils partagent.

Ils croient que le gouvernement français est «une marionnette de Bruxelles» et que l’OTAN est «une alliance militaire terroriste, utilisée par l’armée française pour servir les intérêts des banques».

De leur point de vue, l’UE refuse l’idée que la France a sa souveraineté en tant que nation, et que la France même est «un esclave de l’empire américain (..) qui détermine sa politique étrangère  et intervient directement dans la politique intérieure».

L’Unité Continentale voit la solution du «problème» dans le néo-eurasisme, idéologie élaborée par le fasciste russe  Alexandre Douguine, l’idéologie qu’ils appellent «continentalisme» et qui rejette la mondialisation et le libéralisme et prône la destruction de l’UE. En lieu et place, elle promeut «la coopération entre les grands Etats-nations européens et leurs sphères d’influence respectives». La Russie jouera un rôle important dans cette collaboration et surtout dans la lutte contre le «mondialisme anglo-saxon, les Américains et l’Occident décadent».

Les idéologues de l’Unité Continentale ne voient pas le conflit dans l’Est de l’Ukraine comme une guerre contre l’Ukraine planifiée depuis longtemps par la Russie. Ils croient que ce sont les États-Unis et l’UE qui ont attaqué l’Est de l’Ukraine. Par conséquent, Unité Continentale croit qu’en assassinant des Ukrainiens elle mène une guerre contre les États-Unis et l’UE. Dans un interview pour un site Web russe, Lenormand a déclaré qu’il croyait que l’Occident avait commencé la troisième guerre mondiale en Libye et en Syrie et que celle-ci s’est maintenant étendue à l’Ukraine. La Russie, à son tour, a défié «la globalisation internationale» en question, et les membres d’Unité Continentale sont heureux d’aider les forces armées russes et leurs représentants dans l’Est de l’Ukraine à assassiner les Ukrainiens.

Et ils appellent cela la «solidarité eurasienne»!

Que font ces français dans le Donbass? Défendent-ils la population locale? De qui, puisque ce sont les «insurgés» aux allures des terroristes qui tirent eux-mêmes sur les quartiers résidentiels, pillent, exproprient et ont recours à la violence? Ces individus prétendent se battre, être au front, patrouiller… sans savoir parler russe. Ils disent s’exprimer par gestes et onomatopées! De ce fait, ils sont éloignés de la ligne de contact où se font les combats. Alors, ainsi, ils font des vidéos, posent sur les photos (courageux combattants dans la neige à l‘entrainement, à la recherche d’eau , avec les kalash), donnent des interviews… Mais qui va être impressionné en voyant leur dégaine digne des vigiles d’Auchan  (c’est à se demander s’ils savent tenir une arme!) en écoutant et en lisant leurs propos insensés?

N’y a-t-il pas d’unités de l’armée régulière russe qui se battent à vos côtés?
Non je n’en ai pas vu, personnellement.

Ils ont  l’air de marionnettes de la propagande russe en répétant inlassablement la même chose dans les médias, pour attirer d’autres individus en perdition à les rejoindre, ou arriver à récolter les fonds.

Ils ne rendent pas service à l’image de la France dans le monde.

Tous ces individus au passé trouble se cherchent, dans le Donbass, voulant «faire passer un message» mais ils ont tout simplement l’air ridicule.

«Un club d’airsoft ordinaire. Toujours impeccablement vêtus, les touristes volontaires d’Unité Incontinente continuent à faire des selfies sous la neige. ‘Sur le front’, qu’ils appellent ça.» dit d’eux une page Facebook satirique

Mais comme on le dit, le ridicule ne tue pas.

Sources : blog d’Anton Shekhovtsov, articles de presse : le Monde, le Point, le Causeur etc. cités ci-dessus, données mises à disposition par divers contributeurs d’Euromaïdan.

Notre équipe remercie tout le monde pour les contributions et les conseils de rédaction ! 

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