
Le 14 avril 2016, à Kyiv, a débuté le 9e Forum de Sécurité, organisé par la Fondation d’Arseniy Iatseniouk “Découvre l’Ukraine”. Plus de 400 dirigeants, représentants des organisations politiques, associations et hommes d’affaires ukrainiens et étrangers de plus de 20 pays ont débattus sur d’ actuelles tendances sécuritaires et des dangers du monde moderne.
Les membres de la Communauté internationale des bénévoles InformNapalm, ainsi que les partenaires du Centre d’Études de Sécurité Promété ont été présents lors du Forum international.
Cette année, les discussions ont principalement été consacrées à la situation actuelle en Ukraine et à ses frontières, leurs raisons et possibles conséquences, non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour les pays frontaliers, pour toute l’Europe et même, le monde entier. Les experts ukrainiens et étrangers ont tenté de prévoir la suite du développement des événements et leurs possibles conséquences. Ils ont également émis des recommandations utiles pour assurer à l’avenir la sécurité et la stabilité de l’Europe et des régions avoisinantes.
Nous avons décidé de proposer aux lecteurs d’InformNapalm quelques idées intéressantes, exprimées par les participants du 9e Forum international de Sécurité qui permettent de comprendre mieux les méthodes modernes de l’évaluation et de la solutions des crises actuelles en ce qui concerne la sécurité mondiale.
Lisez également “Les représentants de l’OTAN, des États-Unis, de la Grande-Bretagne ont fait des déclarations importantes au 9e Forum de Sécurité de Kyiv”. (en anglais)
Nicolas Tenzer, Président du Centre d’étude & de réflexion pour l’Action politique (la France) :
“Le monde démocratique devrait avoir leur propre plan d’action en ce qui concerne la guerre d’information, et pas uniquement réagir à ce que nous impose la Russie. La Russie de Poutine ment purement et simplement, en présentant certains faits de sorte qu’ils n’aient rien à voir avec la réalité. Ensuite, ces mensonges trouvent leur reflet dans nos médias. Un bon exemple est le message que la Russie a combattu contre l’EI. En réalité, la Russie n’a pas combattu contre l’EI, mais a soutenu le régime de Bachar al Assad. Ainsi nous devons к2агеук ce message et expliquer la situation réelle. Nous devons également, avoir et diffuser notre propre discours, notre vision de la réalité et nos valeurs. Il est très important d’empêcher la Russie de nous dicter sa version de l’information, nous sommes à la traîne : souvent, nous tentons de contester la version donnée par la Russie, sans exposer notre propre position, notre vision de la réalité, du monde”.
Michal Boni, député du Parlement Européen, ancien Ministre de la politique numérique et de la réforme d’administration (du 2011 à 2013) de la Pologne :
“Le Gouvernement d’Ukraine a décidé d’élaborer une nouvelle stratégie de cyber-sécurité et actuellement, ses points faibles sont en train d’être renforcés. Qu’est ce qu’on appelle une vraie stratégie ? À mon avis, c’est tout d’abord une solide base juridique qui doit se rapprocher au maximum aux standards européens et agir en accord avec les directives de l’OTAN. L’Ukraine, tout comme les autres pays, actuellement fait face aux cyber-menaces qui font partie de la guerre d’information . Mais ces menaces représentent même plus de danger pour l’Ukraine que pour les autres pays, parce que c’est un pays en guerre et l’agression russe continue. Il y a une Directive européenne en matière de sécurité de l’information. Je pense que les décisions de l’Ukraine dans ce domaine doivent être en accord avec ce document. Le partenariat entre les médias ukrainiens et européennes devrait absolument être établi. La société civile, les journalistes, les médias, surtout locaux ont un grand rôle à jouer en ce qui concerne l’enseignement des règles de base de cyber-sécurité à la population”.
Denis Bezan, Ministre de la Défense, député du Parlement de Canada :
“Aujourd’hui, il y a des représentants de l’OTAN qui ne souhaitent pas ni son élargissement à l’Est ni l’opposition à l’agression russe. Ils ne veulent pas de renforcement du système PRO, du système de veille etc. Hélas, il y a aussi ceux qui veulent apaiser l’agresseur. D’un côté cela demeure notre point faible. De l’autre côté, c’est un signe pour Poutine de continuer l’agression. Si l’on tient compte de ces 2 points, il y a une lutte entre les pays qui comprennent la politique d’agression que mène Moscou et ceux qui ne veulent pas de confrontation avec la Russie de Poutine. Nous allons aborder la question ukrainienne pendant ce sommet de Varsovie. Particulièrement, la question d’aide militaire à l’Ukraine. Nous devons réfléchir quelles équipements militaires nous devons lui octroyer pour aider à résister pendant les combats dans l’Est. Nous devons enfin définir où se trouve cette ligne rouge qui obligerait l’ Occident d’aider l’Ukraine de façon plus efficace.
Rappelons, que lors du sommet à Wales, l’OTAN a pris des engagements et actuellement, nous observons leur réalisation. L’ Alliance renforce sa présence à ses frontières sud et est, développe son système PRO, fait des manoeuvres etc. En même temps, la Russie continue la politique d’agression contre ses voisins et a sans cesse recours aux provocations contre l’ Alliance. Nous tenons compte de ses actions”.
Marek Ziolkowski secrétaire d’État par intérim du Ministère des Affaires Étrangères (la Pologne) :
“Pendant le sommet de l’OTAN qui se déroulera à Varsovie début juillet, il est prévu de passer en revue des menaces venant de l’Est et du Sud. Notre sommet sera universel, justement pour cette raison. Nous allons analyser toutes les menaces à la sécurité venant de toute part. Le Président de l’Ukraine prendra part au sommet de Varsovie, il participera à la réunion Ukraine-OTAN . L’Alliance doit revoir ses positions en ce qui concerne la construction de la sécurité européenne: adopter la façon de penser plus traditionaliste, vu le manque de sécurité. Avant la tenue du sommet en Pologne, des manoeuvres de grande envergure “Anaconda” auront lieu. Plus de 20 milles militaires, y compris ceux venus des États-Unis, y participeront”.
James Sherr, Responsable du programme Russie/Eurasie à Chatham House (la Grande Bretagne) :
“L’Ukraine ne dispose pas de stratégie d’information adéquate. Les seuls qui le comprennent, ce sont les gens issus du Maïdan. Le Ministère des Affaires Étrangères ukrainien devrait jouer un rôle bien plus important dans l’avancement des valeurs et idées de l’Ukraine sur la scène mondiale. Or, à cause du système d’organisation obsolète de cet organisme, la diplomatie a du mal a remplir ses fonctions et le Ministère ne comprend pas le sens de cette guerre (d’information Ndlr). Le référendum hollandais, à mon avis, est l’une des plus grandes victoires de la Russie dans la guerre d’information, après l’annexion de la Crimée”.
Lisez également : “La Russie procure des visas aux terroristes qui opèrent en Ukraine et en Syrie”
Pour info :
Le Forum de Sécurité de Kyiv, qui a lieu chaque année, événement créé à l’initiative de la Fondation “Découvre l’Ukraine” d’Arseniy Iatseniouk, depuis 2007, est le lieu des débats et des échanges d’expérience sur les questions d’actualité et de sécurité en Europe et dans les pays du bassin de la mer Noire.
Crédit photos : Олександр Индичий / KSF-2016
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